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Le village
Histoire anecdotique de Valmondois - Années 30
Racontée et illustrée par M. Marcel Mercier
En 1846, un grave incendie s’étant déclaré à Valmondois, il fut décidé de doter la commune d’une compagnie de Sapeurs-pompiers. Une petite remise fut construite dans un coin de la Place de la Mairie (actuelle Place Honoré Daumier) pour abriter les pompes. Vers 1930, l’équipement fut complété par un portique sur lequel les pompiers pouvaient s’entraîner.
La Compagnie était commandée par un lieutenant qui portait un casque en métal blanc, tandis que les pompiers portaient un casque de couleur jaune. Elle comptait quatorze hommes, lieutenant compris, et deux enfants : un garçon qui jouait du tambour et une fille habillée en cantinière. C’étaient les enfants de l’un des pompiers. La clique était complétée par deux clairons.
La Compagnie était associée aux cérémonies officielles, en particulier à la Retraite aux flambeaux du 14 juillet et à la commémoration de l’Armistice du 11 novembre.
En 1908, lors de la célébration du centenaire d’Honoré Daumier, elle eut le suprême honneur d’être présente à l’arrivée du Ministre qui allait présider la cérémonie. Une carte postale perpétue l’arrivée en calèche du représentant du gouvernement. Le lieutenant des pompiers de l’époque ouvre la portière à l’important personnage tandis qu’un pompier assiste à l’auguste instant. La scène se passe devant la maison de la famille Geoffroy-Dechaume dont un représentant assiste à la scène depuis une fenêtre.
Lors de la Sainte Barbe (patronne des pompiers), il était offert un « gueuleton » dans une auberge de La Naze : « chez Robinson », située dans la rue devenue « Georges Duhamel », côté gauche avant l’entrée de la rue Léon Bernard.
Ce joyeux rassemblement chantait un air alors en vogue :
« Chez nous au village,
« On est à la page,
« Car nous avons fondé
« Une compagnie d’pompiers
« Ils se présentèrent
« Chez « Mossieu » le Maire
« Qui fit un grand discours
« Pour fêter ce beau jour
« Nous avons bien rigolé
« La fanfare a défilé
« Avec les pompom
« Avec les pompom
« Avec les pompiers
« Au bistrot l’on a trinqué
« Et la jeunesse a dansé
« Avec les pompom
« Avec les pompom
« Avec les pompiers
« Y’avait l’instituteur
« Le préfet, le facteur
« La femme du pharmacien
« Qui dit du mal de ses voisins
« Dans le pays tout entier
« On a fait tous les cafés
« Avec les pompom
« Avec les pompom
« Avec les pompiers / »
Pendant le restant de l’année, l’auberge végétait quelque peu. Aussi le patron faisait-il « des petits boulots », de la peinture entre autres métiers. Son large « galurin » l’apparentait aux « rapins ». Quant à son épouse, elle servait la maigre clientèle du bar. Dans les lavoirs, tout en assénant de retentissants coups de battoirs, on jasait sur la patronne qui, disait-on, arrondissait les fins de mois en « payant de sa personne ». Ces propos mystérieux parvenaient aux oreilles des enfants qui, peu délurés à cette époque-là, ne comprenaient pas.
Les garçons qui possédaient un vélo exploraient les environs de Valmondois. Lorsqu’ils allaient à Verville ou Nesles-la-Vallée, ils passaient devant l’auberge. Ils y remarquaient une femme, encore jeune, adossée au mur, bras croisés, rêveuse. Elle suivait des yeux la joyeuse bande qui filait telle un vol de martinets. A qui, à quoi pensait-elle ? A ces jeunes écervelés ou à sa propre jeunesse ? Son regard enjôleur retenait-il des désirs inavouables ? Méditait-elle sur son sort ? Cette femme solitaire voyait-elle sa jeunesse décliner dans la médiocrité ? Peut-être valait-elle mieux que sa réputation ou que ses détracteurs.